Grosse carpes, les bons gestes - Comment soigner la carpe

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Grosse carpes, les bons gestes - Comment soigner la carpe

Grosse carpes, les bons gestes... 

Comment soigner la carpe sur la berge

 

Ça y est, le poisson que vous recherchiez et pour lequel vous vous êtes investis corps et âmes est enfin dans votre épuisette et les émotions décuplées ajoutées à l’adrénaline s’emparent de vous. Tout se bouscule dans votre tête et l’on ne sait plus très bien si l’on vit un rêve ou si c’est une réalité, nos membres se crispent, nos mains deviennent moites et nous rentrons dans un état second fait d’un mélange de joie, de panique et d ‘anxiété. Cette sensation très humaine nous met face à un moment exceptionnel et que nous ne sommes pas habitués à vivre régulièrement. C’est pourquoi il faut savoir rapidement prendre du recul sur la situation afin de rentrer dans une méthodologie efficace qui vous permettra d’effectuer chaque étape pour immortaliser cette prise sans risquer un instant de mettre la santé du poisson en danger. 

 

 

La mise à l’épuisette si simple qu’elle paraisse n’est pas chose si aisée lorsqu’il s’agit de glisser dans le triangle une géante. Tout d’abord, il va sans dire que lorsque l’on recherche ce type de poisson, un filet relativement grand a toute son importance, il serait dommage d’être surpris devant la taille du poisson et où l’ouverture de votre épuisette suffirait à peine à accueillir celle-ci. Il existe des cas fréquents de décroches de très gros poissons lors de cette même mise à l’épuisette où le pêcheur surpris par la longueur et largeur du poisson s’empresse de vouloir relever le filet alors que l’ensemble du corps n’est pas encore à l’intérieur de celui-ci. Nous nous retrouvons donc face à une tension extrême de la ligne, le poisson partiellement sorti de l’eau faisant jouer tout son poids et facilitant ainsi un décrochage. 

Une fois celui-ci bien au fond de votre épuisette, c’est à ce moment-là que les choses ne doivent pas se précipiter. Je vous conseille à tous de désolidariser le filet du mât afin de faciliter le transport du poisson jusqu’à votre tapis de réception. Avant d’enrouler le filet et de sortir entièrement votre prise de l’eau, il faut vérifier si toutes les nageoires sont bien positionnées de façon naturelle. Une nageoire mal mise lors du levage du filet hors de l’eau aurait vite fait de se briser, handicapant le poisson pour le reste de sa vie. Cette première étape est essentielle au bon déroulement des suivantes, veillez donc, même dans l’excitation, à réaliser celle-ci avec la plus grande douceur. Il en va de même lorsque vous poserez le poisson sur votre tapis de réception où cette même vérification a toute son importance. Je privilégie, même si l’on effectue une séance photo dans l’eau par la suite, un tapis à larges rebords et suffisamment hauts pour que celui-ci ne puisse pas en sortir ou glisser. Les larges tapis dits « bassines » sont un accueil de premier choix pour nos belles. De nombreuse marques débordent d’ingéniosité en créant des modèles qui apportent un soin et une sécurité exemplaire aux poissons. Bien évidemment, avant de poser le poisson sur votre tapis, veillez à ce qu’il soit parfaitement humidifié. 

 

 

 

 

 Cette géante tant rêvée est maintenant sur votre tapis et cela va être l’heure du moment tant attendu où celle-ci va révéler son poids du moment, peut-être un « personnel best » pour vous mais également le record de l’eau que vous pêchez. Pour les mêmes raisons de sécurité du poisson citées précédemment, veillez à utiliser un sac prévu à cet effet de taille suffisamment large et profond afin que le poisson n’ait aucune chance de se retrouver à même le sol. N’hésitez pas, si vous en avez la possibilité, à vous mettre à plusieurs pour manœuvrer le poisson et effectuer celle-ci, la pesée affichée n’en sera que plus juste. Des trépieds solides sont une très bonne alternative mais une grande barre rigide portée sur deux épaules fait tout autant le job. 

Pour les captures effectuées la nuit, la réflexion est importante et cela dépend pour moi des conditions dans lesquelles s’est effectuée la capture, si le combat s’est éternisé et que le poisson semble montrer des signes évidents de fatigue mais aussi de la température de l’eau, de la présence de végétation ou non à l’endroit où vous souhaitez conserver votre prise, les plantes consommant de l’oxygène la nuit et produisant un taux non négligeable de CO2 (dioxyde de carbone) . Cette situation mettrait le poisson dans une position inconfortable et nuirait à sa bonne ré-oxygénation. Lorsque j’ai la chance de capturer une carpe spécimen, cette question de la mise en sac m’obsède en permanence et je privilégierais en priorité la bonne santé de ma prise. Quand la décision sera prise de maintenir le poisson en sac, tenez compte également de la configuration de votre poste et des conditions météo. Evitez par exemple les abords rocheux qui pourraient blesser la carpe si un vent soudain venait à se lever. N’hésitez pas également à mettre vos sacs de conservation dans suffisamment d’eau quitte à aller les placer en bateau dans une couche d’eau profonde. Equipez vos sacs de petites boules marqueurs flottantes qui vous permettront de les trouver facilement dès la luminosité revenue. Prenez également en compte l’espace-temps, il est complètement irresponsable de laisser une carpe spécimen en sac que l’on a pris le soir jusqu’au lendemain matin suivant, le temps passé dans celui-ci est bien trop important et nuit inévitablement à la bonne santé du poisson. 

 

 

Je ne m’autorise maintenant la mise en sac que lorsque je sais et que j’observe la carpe en bonne santé mais en étant conscient que celui-ci ne restera pas plus qu’une paire d’heures enfermé dans celui-ci.  Je vous laisse bon juge de cette décision mais vous suggère d’être pleinement responsable de celle-ci. Gardons toujours à l’esprit qu’un poisson à la génétique avantageuse aura toujours un certain potentiel de grossissement si celui-ci ne connaît pas de dommage irréversible lors de sa capture et du temps où il sera resté hors de son élément naturel. 

 

 

C’est légitime, nous avons tous l’envie d’immortaliser la prise d’un tel poisson, et c’est humain, nous voulons garder un maximum de souvenirs que ce soit photographiques ou vidéos de notre poisson. 

Prévoyez également un seau d’eau à proximité de votre tapis et n’hésitez pas à humidifier plus qu’il n’en faut votre poisson afin de préserver son mucus protecteur. Usez et abusez des couches de protection sous votre poisson si vos photos sont prises hors de l’eau. Dans la mesure du possible, effectuez vos séances photos dans l’eau, cette manœuvre réduit considérablement tous risques de mauvaises manipulations ou de chutes accidentelles de votre trésor et puis il faut l ‘avouer, une belle photo dans l’eau avec son record dans les bras a vraiment de la « gueule ». 

 

 

 

Le moment de délivrance pour la carpe est enfin arrivé et elle a bien mérité cet instant où elle va rejoindre son élément et ses congénères. Pourquoi ne pas également regarder si vous pouvez lui apporter une aide supplémentaire à sa bonne santé en essayant de soigner des blessures récentes qu’elle aurait pu s’infliger. De nombreuses marques proposent des produits antiseptiques et cicatrisants très efficaces. Les nombreuses étapes de sa prise à la remise à l’eau ont dû bien la fatiguée et il n’est pas question ici de la remettre simplement et vulgairement à l’eau. Là aussi le poisson a besoin d’être accompagné, qu’importe si l’eau est froide ou si la météo est déchaînée, rendons à notre prise le bonheur qu’elle nous a apporté. Alors, passons le temps nécessaire et plus qu’il n’en faut, à faire retrouver ses esprits à celui-ci en le maintenant sous l’eau le temps imparti et jusqu’à ce qu’il soit prêt et autonome à regagner les profondeurs. Ce même temps est inévitablement accru lorsque les eaux sont chaudes et si par malheur, au bout de quelques mètres, vous observez votre poisson remonter à la surface asphyxié ou désorienté, il vous faudra impérativement et coûte que coûte le rejoindre et repasser du temps avec lui. 

 

 

Je ne le répéterais jamais assez, les amoureux des carpes que nous sommes, devons avoir conscience que ce patrimoine halieutique est une chance inouïe et apporte une dimension très excitante à notre passion. Nous sommes pourtant des étrangers et de simples passagers dans leur monde. C’est pourquoi, nous devons nous faire le plus petit et le plus respectueux possible.  Cette géante avec peut-être quelques kilos en plus ? Et si celle-ci est en plus en parfaite santé, alors, notre devoir est accompli. 

Auteur : Stéphane Gentile

 

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