Les Amorcages d'Accoutumance - La stratégie pour appâter la carpe

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Les Amorcages d'Accoutumance - La stratégie pour appâter la carpe

Les Amorcages d'Accoutumance

 

 

 

Même si dans notre passion tout est possible, et qu’il est donné à tout le monde d’attraper une grosse carpe, la régularité et la réussite fréquente de nos pêches sont le fruit d’une stratégie et d’une mise en œuvre qui peuvent être parfois très longues à mettre en place. Nous savons tous que la carpe est un animal à sang froid, expliquant que la température de leurs corps varie en fonction des températures externes. Leur métabolisme dépend donc de la température du lieu dans lequel celle-ci vit, l’eau. Les comportements grégaires sont s’alimenter, survivre, en se protégeant de ces prédateurs et se reproduire. Ces mêmes comportements ont tous un dénominateur commun, la dépense d’énergie. Que ce soit en grands lacs, rivières ou eaux plus intimes, il est vital qu’un cyprinidé trouve dans un premier temps une quantité suffisante de nourriture et que celle-ci corresponde aux besoins protéiniques et vitaminiques du poisson, mais aussi de pouvoir combler ses carences. Cela est d’autant plus vrai pour les plus gros sujets puisque ceux-ci, en vieillissant, doivent doublement combler ces mêmes carences afin de lutter contre les éléments environnants mais aussi espérer un cycle de vie plus ou moins long. Ces gros poissons souvent âgés dépensent délibérément moins d’énergie que des sujets plus petits, d’une part parce que ceux-ci connaissent parfaitement les endroits où une nourriture prolifique est présente, parce qu’elles savent se mettre à l’abri de bancs de petits sujets opportunistes mais aussi parce que ces vieux poissons n’ont plus les mêmes capacités de déplacement que les autres. Il va donc falloir qu’elles trouvent une nourriture abondante dans un périmètre de déplacement restreint.

 

 

 

 

 

Lorsqu’on a compris les paramètres précédemment cités, la déduction coule de source et nous comprenons aisément que les amorçages d’accoutumance ou de très longs termes, ont une importance capitale. La régularité ne veut pas dire distribuer des quantités industrielles d’appâts à la volée, à tout moment de l’année, sans réfléchir. Une connaissance des eaux s’acquerra par définition lorsque vous aurez opérer sur celle-ci au minimum une année entière, voire plus, et que vos expériences et observations vous auront permises de comprendre les habitudes des résidentes. Ainsi, vous pourrez aisément anticiper leurs besoins en fonction des saisons même en plein cœur de l’hiver lorsque leur métabolisme est ralenti. Je suis en mesure d’affirmer aujourd’hui que même dans des eaux extrêmement froides, une carpe se nourrit, même si ses périodes d’alimentation peuvent être fondamentalement courtes. Il faudra donc proposer une alimentation de qualité qui ne remplacera, soyez-en sûrs, jamais une nourriture naturelle mais qui facilitera la tâche à des poissons moins nomades en quête de pitance.

 

 

 

 

Il faudra également bien réfléchir sur le type d’appâts distribués, car en plus de sa digestibilité, il faudra qu’ils répondent aux besoins vitaux du moment. Il est donc nettement plus prudent, mais économe aussi, de jouer la carte de la simplicité, des bouillettes simples, digestes avec une teneur protéinique. Tout comme les pellets de pisciculture qui ne vous feront jamais prendre le risque d’être répulsif ou les graines (tiger, pois, ou autres oléagineuses) appréciées par nos cyprins en toutes saisons. Ces mêmes graines, bien qu’elles soient aussi efficaces sur les gros sujets, permettent de longues campagnes à moindre frais rendant l’accoutumance accessible à tous. Concernant les appâts appelés « ready made », on trouve maintenant dans le commerce, des bouillettes d’assez bonne qualité à très moindre coût.

 

 

 

 

La fréquence de distribution doit tenir compte des saisons dans un premier temps mais aussi de ses obligations personnelles. Ne rentrons pas dans les habitudes forcées qui pourraient vite devenir une contrainte pour le pêcheur et engendrer à plus ou moins longue échéance une démotivation. Profitez plutôt d’une ballade en famille ou d’une belle journée ensoleillée pour opérer. Ces mêmes fréquences de distribution peuvent être également pour vous une mine d’informations puisqu’à force de vous rendre sur les mêmes zones, celles-ci vous délivreront leurs secrets avec parcimonie. Vous pourrez y observer des manifestations de poissons, des niveaux d’eau changeants et autres marnages, des développements de végétations aquatiques et tout autre phénomène pouvant intervenir lors du défilement des saisons. Vous pourrez également vous rendre compte, si la zone que vous avez choisie, est en définitif la bonne.

Hormis lorsque vos pêches approcheront où il faudra être un peu plus assidu et organisé, vous pouvez donc agrémenter les fréquences d’amorçage à votre guise. L’important étant la régularité. Sauf cas de pêche en vue, je m’emploie à distribuer des appâts au minimum deux fois par semaine. Avec l’expérience, cette fréquence est pour moi suffisante pour fidéliser les résidentes des lieux. En hiver par exemple, je ne proposerais que quelques poignées deux ou trois fois par semaine, l’important étant qu’au moment où les carpes auront décidé de s’alimenter, elles trouveront aisément vos mets. Cette petite quantité suffira en hiver sachant que les autres types de poissons ne s’intéresseront pas en nombre à ce que vous distribuez. A contrario, durant les saisons où les températures de l’eau sont propices à un cycle d’alimentation normal ou élevé, il faudra impérativement que les fréquences et les quantités de distribution tiennent compte de ces fameux indésirables. Mes mains deviennent foncièrement plus lourdes en période d’avant fraie ou à l’automne, le cycle d’alimentation étant à son paroxysme à ces mêmes moments.

 

 

 

 

Il est conseillé d’effectuer ses premières sessions aux périodes les plus propices afin de vérifier que vous êtes dans le vrai et que votre stratégie porte bien ses fruits. Suivant le nombre de touches et les sujets que vous aurez glissé dans l’épuisette, l’adaptation doit être de mise. Si lors de vos premiers essais les premières touches s’enchaînent avec de nombreuses petites carpes, fort est à parier qu’il vous faudra changer de zone. Puisque dans ce genre d’approches, les beaux sujets tombent souvent dès les premières pêches. C’est pourquoi je procède souvent de la sorte sur plusieurs zones. Suivant votre temps et votre budget bien sûr, deux zones d’amorçage d’accoutumance en lac et rivière me semble un minimum très intéressant. Sur une eau plus petite et plus intime, une seule zone suffira en gardant toujours, le cas échéant, la possibilité d’agrandir cette même zone.

 

 

 

 

Auteur : Stephane Gentile

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