Attraper de Grosses Carpes - Fraie de Grosses Carpes - Des Mœurs Différents

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Attraper de Grosses Carpes - Fraie de Grosses Carpes - Des Mœurs Différents

La saison des amours s’installe maintenant lentement et les poissons n’auront bientôt qu‘une et une seule priorité, se reproduire. Les comportements que nous commençons à connaître vont changer indéniablement et même si nous pouvons anticiper un temps soit peu la parade nuptiale des bancs de poissons qui peuplent vos eaux, il en est tout autrement pour les gros poissons qui eux, de nature plus solitaire et sédentaire semble beaucoup moins aimer la pluralité et les épreuves de masses…

L’une des périodes de l’année où il est aisé d’observer les poissons en nombre est incontestablement la période de fraie. En règle générale les poissons sont très démonstratifs et se manifeste aisément aux différents lieux  de regroupement. J’ai personnellement à plusieurs reprises observer des poissons que je ne connaissais pas en passant de nombreuses heures à les observer pendant leur parade nuptiale. Ceux ci, concentrés à vaquer à leurs occupations se rendent beaucoup moins méfiants et évoluent aussi en grand nombre sur un laps de temps réduit et à un même endroit.

Il est même parfois déconcertant de voir à quel point nous pouvons approcher les poissons durant cette période. Je me suis déjà vu en grand lac évoluer en waders dans des grandes roselières au milieu des poissons qui ne faisaient que très peu attention à ma présence. Je vous assure que c’est un vrai régal pour les yeux et des moments inoubliables.

 

Arpenter donc les différents endroits de vos eaux préférées, car sur un même lac les zones de fraies sont parfois nombreuses. Essayez dans la mesure du possible de  les recenser et de vous y rendre régulièrement lorsque toutes les conditions sont réunies. Prenez donc un maximum d’informations, filmez le plus de poissons du gabarit qui vous intéresse pour espérer  déceler à un moment la présence d’une des géantes que vous convoitez.

Une fois encore nous allons voir que les très gros poissons semblent adopter une attitude différente de leurs congénères pendant la période de fraie. Nous savons par définition qu’une carpe goliath est un sujet âgé, n’ayant pas les mêmes besoins ni habitude qu ‘un poisson de taille plus modeste. Un gros poisson sera beaucoup moins opportuniste et sera plus sensible à économiser son énergie et par conséquent ne se mêlera que très rarement aux jeunes carpes fugaces. Dans un premier temps, il faut savoir que toutes les carpes d’une même eau ne fraient pas toutes en même temps et ce même si tous les voyants sont aux verts. 

Cela engendre une certaine concurrence et instinct grégaire oblige, les poissons qui ont déjà frayé aiment généralement se rapprocher des zones ou d’autres sont en train de le faire. La raison est simple, ceux ci mangent les oeufs des poissons qui ont déjà frayé. A cette saison, cette source de nourriture est un met très apprécié des cyprinidés. Certaines grosses carpes nagent donc souvent en périphérie de la zone amoureuse, mais il faut également savoir qu il est très difficile de les leurrer durant ce laps de temps avec des appâts artificiels, ceux -ci semblant faire une fixation sur cette pitance éphémère.

 

Pour les raisons que nous avons évoqué plus haut, les carpes géantes nagent souvent entre elles et se sédentarisent, se sont souvent approprié des zones de résidence bien définies. Elles évoluent dans des zones proches de nourritures naturelles où les dépenses énergétiques peuvent être réduite mais aussi à l’abri de l’agitation des bancs de sujets plus jeunes. Elles se rapprocheront donc naturellement des zones moins profondes qui se trouvent à proximité de leur zone de confort, et vont y passer leurs parades nuptiales. Trouver donc une zone de fraie à proximité de leurs zones de tenue sera donc leur objectif. Déduction faite, vous comprendrez que si vous connaissez les tenues des carpes géantes qui peuplent vos eaux, vous connaîtrez par déduction leurs zones de fraies.

Bien évidement et puisque rien n’est jamais écrit, cela n’empêche pas que certains sujets plus opportunistes se mêlent aux poissons de tailles plus modestes, mais cela relève de situation assez rares. A noter également que certains poissons au métabolisme vieillissant ne fraient plus. Attention je ne parle dans ces situations que des carpes record et non celles qui atteignent des poids déjà bien honorables. Je parle de ces quelques sujets à la génétique avantageuse qui vous font rêver et qui ne représente qu ‘une très petite minorité d’un cheptel. Un poisson de 20kg à 25kg a sensiblement les mêmes mœurs que des poissons de tailles plus petites.

 

Seuls les très gros sujets et souvent vieux de 30 ou 35+ connaissent des habitudes différentes.

Attention, je préfère être très clair et apporter quelques précisions qui sont à mes yeux essentielles. Par respect éthique,  je ne pêche jamais les poissons qui sont en train de frayer. Ceux-ci sont déjà très affaiblis par les dépenses énergétiques considérables que nécessitent leurs parades et accouplements mais aussi nettement moins méfiants qu’à l’accoutumé.

C’est une règle d’or et même si quelquefois la tentation peut être grande devant un tel rassemblement de gros sujets cela n’a pas de sens. Je préfère dans ce cas passez de longues heures à les observer, les filmer et garder des souvenirs impérissables. Je me focalise donc au niveau de la pêche sur la période de l’avant et après fraie. Période généralement productive et qui donne souvent lieu à de très belles surprises.

 

Les amoureux des grosses carpes que nous sommes savons pertinemment que la période du printemps et plus précisément celle de l’avant fraie est le moment le plus propice pour prendre les plus gros poissons à leur poids record. Nous allons donc chercher un poste sur le trajet de cette migration vers les zones de fraies où il sera possible d’intercepter les poissons. Cette zone doit être, en amont, bien préparée et à cette période de l’année, je n’hésite pas à avoir la main lourde sur les amorçages en déversant des quantités assez importante d’appâts. Cette période est souvent frénésique car les carpes de toutes tailles confondues se jettent littéralement sur toutes sortes de nourriture pour faire le plein énergétique. 

Même si nous ne cherchons que les plus gros sujets, il faut accepter de nourrir aussi les plus petites et qu’une quantité suffisante d’appâts soit encore présente lorsque les gros poissons se présenteront. Dans un souci économique, il est possible dans cette situation, d’ajouter des petites graines lors de vos amorçages. Celles-ci créeront une émulation et forceront les poissons à s’arrêter plus longuement sur la zone. Concernant la période après fraie, j’ai connu de très bons résultats en ajoutant aux bouillettes de très petites graines style millet. 

Comme je vous l’ai expliqué, les poissons sont friands des œufs de fraie de leurs congénères et j’ai pu faire de belles pêches en proposant ce genre d’amorçage lorsque les poissons ont fini de frayer. Cela est sûrement dû aux premiers abords à une attraction visuelle qui pourrait leur faire penser aux œufs composant la fraie. Même si nous sommes d’accord, cela n’a absolument rien à voir d’un côté gustatif et nutritif, les poissons une fois vos amorçages trouvés, s’y intéresseront sans nul doute. Je prends soin de sucrer fortement ces graines à l’aide de liquide ou autres sucrants afin de renforcer leurs attractivités. Il faut être également très assidu et vérifier quotidiennement si ceux-ci sont en passe de finir leurs parades nuptiales. 

Ainsi, vous pourrez placer vos cannes à proximité des zones et attendre que les poissons connaissent ce deuxième épisode frénésique où ils devront reprendre des forces après leurs débats. Bien sûr, lorsque la fraie sera terminée, les poissons auront perdu parfois jusqu’à plusieurs kilos.

Dans toutes ces conditions décrites, gardons conscience qu’avant ou après la fraie, les poissons sont sensiblement fragilisés et qu’en cas de prise de poissons de toutes tailles, une extrême précaution et vigilance doivent être de mise. Une grosse femelle pleine d’oeufs est encore plus vulnérable qu’à l’accoutumé. Je prends donc soin d’éviter tous signes d’éléments qui pourraient apporter un stress supplémentaire. J’évite les longues manipulations ainsi que, dans la mesure du possible, les sacs de rétention.

Gardons toujours à l’esprit que nous sommes étrangers à ce milieu environnemental et que nous devons donc le préserver, en prendre soin et le respecter. Les poissons à cette époque sont souvent plus vulnérables, apportons leurs l’attention et la précaution qu’ils méritent. Le « leitmotiv » de la pêche des grosses carpes et de la pêche en général n’est pas de réussir à tout et à n’importe quel prix mais d’exercer notre passion avec éthique, respect et intelligence. 

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